Le président démocrate, candidat à un second mandat, a estimé que l’idéologie de son adversaire républicain et des conservateurs qui le soutiennent menaçait l’essence même du peuple américain.

En déplacement dans l’Arizona, le président américain a jugé que son prédécesseur, favori pour la candidature républicaine à l’élection de 2024, était guidé « par la vengeance et la rancune ».

« Il se passe actuellement quelque chose de dangereux en Amérique » : Joe Biden a de nouveau lancé, jeudi 28 septembre, un sombre et solennel avertissement sur le sort de la démocratie aux Etats-Unis. Mais, cette fois-ci, le président démocrate s’en est pris très directement à Donald Trump en estimant que l’idéologie de son adversaire républicain et de ses partisans « menaçait l’essence même de notre nation ».

« Les démocraties ne meurent pas forcément par la force des armes. Elles peuvent mourir quand les gens se taisent, quand les gens ne se mobilisent pas ou quand ils ne condamnent pas les attaques contre la démocratie. Quand les gens sont prêts à abandonner ce qui est le plus précieux parce qu’ils sont aux prises avec la frustration, la désillusion, la fatigue, un sentiment d’exclusion », a dit Joe Biden.

Grandissime favori des primaires de son parti, l’ancien président républicain est accusé par la justice d’avoir joué un rôle dans l’assaut contre le Capitole, à Washington, le 6 janvier 2021, et d’avoir cherché à inverser les résultats de l’élection présidentielle de 2020. Joe Biden, ce qui est rare, a nommé son adversaire dans son discours et a plusieurs fois repris, pour les dénoncer, des extraits de discours prononcés par son adversaire.

« Trump dit que la Constitution lui a donné, je cite, le droit de faire ce qu’il veut en tant que président », a lancé le démocrate, en dénonçant une « notion dangereuse », en attaquant aussi la diffusion de « théories du complot » par son adversaire et sa volonté de « diviser » le pays. Il a jugé que son prédécesseur « n’était pas guidé par la Constitution, par le sens du devoir ou par le respect de ses compatriotes, mais par la vengeance et la rancune ». Joe Biden a aussi cité cette phrase prononcée par Donald Trump, en mars, devant une conférence du Parti républicain : « Je vous vengerai. »

« Il ne fait aucun doute que le Parti républicain est piloté aujourd’hui (…) par les trumpistes », a dit Joe Biden, dans ce discours qui coïncide avec le premier jour d’une enquête en destitution menée contre lui par des parlementaires du Grand Old Party (GOP).

Le président s’est en particulier indigné du « silence assourdissant » des républicains après les propos « haineux » de Donald Trump contre le chef d’état-major des armées, le général Mark Milley. Le milliardaire avait laissé entendre que ce dernier s’était rendu coupable de trahison, et qu’un tel acte aurait pu être passible de la peine de mort.

« Plus les gens votent, plus la nation tout entière s’engage, plus la démocratie sera forte », a encore dit Joe Biden, qui jusqu’ici peine à susciter l’enthousiasme dans les sondages, principalement en raison de son âge.

La bataille électorale entre les deux hommes a pris une nouvelle dimension cette semaine, lorsqu’ils se sont rendus, l’un après l’autre, dans la région de Detroit (Michigan), le berceau de l’industrie automobile américaine. Alors que le grand syndicat United Auto Workers (UAW) a lancé une grève inédite contre trois constructeurs, Joe Biden a participé à un piquet de grève devant un site de General Motors, du jamais vu pour un président américain.

Donald Trump s’est, lui, rendu dans une petite usine qui n’est pas dans le giron syndical. Chacun cherche à séduire l’électorat populaire, en particulier la classe ouvrière blanche, dont le vote pourrait être décisif en 2024.

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