ONU-Réunion sur Haïti : Helen La Lime plaide en faveur du débarquement d’une force internationale sur le sol haïtien

Lors de son discours, tenu ce mardi 24 janvier 2023 par devant le Conseil de sécurité de l’ONU, la cheffe du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), Helen La Lime a plaidé en faveur du déploiement d’une force internationale sur le territoire haïtien, qui, selon elle, «renforcera la PNH». Cependant plusieurs secteurs de la vie nationale ont déjà exprimé leur désaccord contre une éventuelle arrivée des forces étrangères dans le pays.

Alors qu’elle avait loué la création du G9, une fédération des gangs ayant à sa tête l’ancien policier Jimmy Chérisier alias Barbecue, Helen La Lime, représentante spéciale en Haïti du Secrétaire général de l’ONU, continue à se battre pour le débarquement d’une force internationale sur le sol haïtien, en brandissant l’agravation de l’insécurité.

«La violence liée aux gangs a atteint des niveaux jamais vus depuis des décennies. Les meurtres et les enlèvements ont augmenté pour la quatrième année consécutive: 1 359 enlèvements ont été enregistrés en 2022, soit plus du double de ceux enrégistrés en 2021, avec une moyenne d’environ quatre par jours. Les meurtres ont également augmenté d’un tiers par rapport à l’année précédente. Un total de 2 183 ont été signalés en 2022», a déclaré Helen La Lime par devant le Conseil de Sécurité de l’ONU.

Plus loin dans son discours, elle a fait savoir que «le déploiement d’une force internationale spécialisée est un élément qui renforcera à la fois la Police Nationale d’Haïti (PNH)». «La réalité est que sans ce déploiement international, fonctionnant de manière intégrée avec la PNH, les effets très positifs du processus politique», marqué par la création du Haut Conseil de Transition (HCT) qui est très décrié au niveau de la société haïtienne, «et des sanctions jusqu’à présent» prises à l’échelle internationale contre plusieurs anciens hauts fonctionnaires étatiques, des entrepreneurs haïtiens promotant des groupes armés, «resteront fragiles et susceptibles d’être inversés», a-t-elle plaidé.

«Les Haïtiens, dans leur grande majorité, souhaitent cette assistance afin de pouvoir mener leur vie quotidienne en paix. La population vit dans la peur et n’est que trop consciente des limites des forces de police», a ajouté Helen La Lime, responsable du BINUH.