Par Jeannot Antoine
Le 215ème année de la commémoration de l’assassinat de Jean Jacques Dessalines a été officiellement bafoué. Aucun discours de circonstance et l’offrande florale exécutée dans l’indifférence la plus totale.
Officiellement l’agenda de la primature était reparti comme suit: une offrande florale dans la matinée qui allait être suivi d’une cérémonie à Marchand Dessalines puis la célébration des 200 ans de la ville de l’Arcahaie.
Au début de la journée du 17 Octobre soit aux environ de 7 heures du matin, toute l’équipe gouvernemental, le haut commandement de la police nationale d’Haïti et le haut état major des Forces Armées étaient mobilisé au coté du premier ministre pour l’assister dans son offrande florale au Pont-Rouge.
Contre peut-être toute attente, Ariel Henry, allait faire face à une résistance sans pareille des bandes armées du Force Révolutionnaire G9 en famille et allié. Entassé sur la cour du batiment logeant le Corps d’Intervention et de Maintien d’Ordre (CIMO), le chef du gouvernement, les membres du cabinet ministériel, le DG de la PNH ont attendu pendant près d’une heure alors qu’à quelques mètres d’eux les présumés bandits et des policiers dans des blindés font chanter la poudre et le canon. Finalement, la mission est avortée. Incapable pour le docteur de relever le défi que lui avait fait le policier devenu chef du groupe armé Force Révolutionnaire G9 en Famille et Allié, Jimmy Chérisier alias Barbecue. « Le premier ministre Ariel Henry accusé d’implication dans l’assassinat du président Jovenel Moïse, le 7 Juillet dernier », avait-il déclaré.
Deuxième échec
Épuisée d’attendre, la délégation en furie quitte les lieux pour se rendre au Champs-de-Mars. L’idée apparemment était de faire à la Jovenel Moïse, une ofrande florale au chevet du monument érigé en l’honneur du père fondateur de la nation. Après environ trente minutes d’attente, plus personnes pour ouvrir les portes du Musée du Panthéon National. Changement d’avis! Le cap est mis sur la place du mausolé national, situé entre les rues du Monseigneur Guilloux et de la Réunion. « Arretez de filmer en attendant un petit nettoyage », a lancé un des gardes rapprochés du pm. La place publique est dans un piteux état. Une odeur nauséabonde, au milieu des herbes sauvages et des déchets, le premier ministre a fini par déposer son premier gerbe de fleur en dehors du protocole traditionnel.
Une fois terminée avec cette première phase, la délégation prend la direction de Marchand Dessalines avec au moins une trentaine de voiture dans le cortège. A l’entrée de la ville, Ariel Henry est reçu par des motards portants des t-shirt à l’effigie de l’empereur. Ce sont des supporteurs de l’ancien député devenu sénateur, Gracia Delva.
Le numéro 1 du gouvernement arrive trop tard. La traditionnelle Te Deum est déjà chantée. Sur la place publique 2 stands sont érigés dont l’un sur lequel était installé le pupitre de la primature. Sans même prononcer son discours après le dépot d’un gerbe de fleur au pied du monument érigé en l’honneur de l’empereur sur la place publique de la ville, Arielle Henry prend la route du retour. Au passage, il est passé s’entretenir avec le sénateur Gracia dans sa résidence privée.
Pour des habitants de la première Capitale d’Haïti, le comportement du PM est considéré comme un affront. C’est le deuxième échec essuyé par le chef de la primature.
Après avoir laissé le département de l’Artibonite en direction retour vers Port-au-Prince, le premier ministre est passé dans la ville de l’Arcahaie qui célébrait parallèlement les 200 ans depuis qu’elle a été hissée au rang de commune sous la présidence de Jean-Pierre Boyer. Une fois de plus, il y a eu des grognes. Ariel Henry était attendu plus tôt que possible. Il a pu quand présenté son discours où il a fait éloge des exploits du père fondateur de la nation qui doit être, selon lui, un modèle.
Hué par une partie du public, le docteur Henry a exprimé sa détermination à doter le pays d’une constitution, à réaliser élections libres, honnêtes, crédibles et démocratiques. Il également donné la garantie aux signataires de l’accord du 11 Septembre pour une gouvernance efficace et apaisée de la transition que tous les points dudit accord seront exécutés.
Pour plus d’un la journée du 17 Octobre 2021, a été une honte nationale pour le premier ministre Ariel Henry.