Par Hamilton FRANÇOIS

Comme annoncé, ce Vendredi 8 octobre 2021 à Oslo en Norvège, le comité Nobel Norvégien a décerné le fameux prix Nobel de la paix à journalistes, Maria Ressa et Dimitri Muratov respectivement philippine et Russe pour leur contribution en faveur de la liberté d’expression aux Philippines et en Russie.

Maria Ressa et Dimitri Muratov  » sont les représentants de tous les journalistes qui défendent cet idéal dans un monde où la démocratie et la liberté de presse sont confrontés à des conditions de plus en plus défavorables, a affirmé le président du comité Nobel, Berit Reiss-Andersen, à Oslo.

Dimitri Muratov est âgé actuellement de 59 ans. Il est l’un des fondateurs et rédacteur du journal Russe Novaïa Gazeta. Celui-ci « a depuis des décennies défendu la liberté d’expression en Russie dans des conditions de plus en plus difficiles », a souligné le jury.

Dédié son prix à Novaïa Gazeta et à ses collaborateurs assassinés pour leur travail et leurs enquêtes. Le journaliste Russe, cité par l’agence de presse publique TASS, et listant les noms des six journalistes et contributeurs au journal assassinés, dont Anna Politkovskaïa, a déclaré « Ce n’est pas mon mérite personnel. C’est celui de Novaïa Gazeta. C’est celui de ceux qui sont morts en défendant le droit des gens à la liberté d’expression ».

L’ancien dirigeant soviétique et copropriétaire du journal, Mikhaïl Gorbatchev, s’est félicité d’une « très bonne nouvelle » pour la presse mondiale. « Je félicite un homme merveilleux, courageux et honnête, un journaliste, mon ami Dmitri Mouratov », a indiqué Mikhaïl Gorbatchev, qui avait utilisé une partie de l’argent de sa propre prime du prix Nobel de la paix pour aider Novaïa Gazeta à se lancer.

Régulièrement victime de menaces et de pressions, Novaïa Gazeta a vu six de ses collaborateurs être tués depuis sa création en 1993, dont Anna Politkovskaïa, assassinée il y a 15 ans quasiment jour pour jour.

Le lauréat russe du prix Nobel de la paix, Dmitri Mouratov, a par ailleurs indiqué qu’il aurait remis cette distinction à Alexeï Navalny, bête noire de Vladimir Poutine et opposant emprisonné. « J’aurais voté pour la personne sur laquelle pariaient les bookmakers, et cette personne a tout l’avenir devant elle. Je veux dire Alexeï Navalny », a-t-il dit.

Quant à Maria Ressa âgée de 58 ans avec son média d’investigation Rappler cofondé en 2012, « elle utilise la liberté d’expression pour exposer les abus de pouvoir et l’autoritarisme croissant dans son pays natal, les Philippines », dirigé par Rodrigo Duterte, a salué le jury du Nobel.

La journaliste critique du président philippin a exprimé son « choc » à l’annonce du prix et a assuré que Rappler « ne fera que continuer à faire ce que nous faisons ». L’attribution du Nobel de la paix à des journalistes prouve que « rien n’est possible sans les faits », a réagi vendredi la co-lauréate du prix. « Un monde sans faits signifie un monde sans vérité et sans confiance », a-t-elle ajouté lors d’un entretien diffusé en direct sur Rappler.

Maria Ressa et Rappler ont fait l’objet de plusieurs poursuites judiciaires et enquêtes après avoir publié des articles critiques envers les politiques du gouvernement Duterte, notamment sa guerre contre la drogue. L’ancienne correspondante de CNN est aujourd’hui en liberté provisoire, en attendant le jugement en appel dans une affaire de diffamation. Elle a reçu en avril le prix de la liberté de la presse décerné par l’Unesco en reconnaissance de son « combat infaillible pour la liberté d’expression ».

Le prix, constitué d’une médaille d’or, un diplôme et une somme de 10 millions de couronnes suédoises soit près de 980 000 euros, doit être physiquement remis le 10 décembre à Oslo, si les conditions sanitaires le permettent.

Notons que le prix Nobel de la paix de l’année dernière avait récompensé le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies pour ses efforts, selon eux, en vue d’éradiquer la faim dans le monde.

Pour finir avec l’aventure Nobel de cette année 2021, le dernier prix sera décerné lundi à Stockholm et ce sera bien sûr celui de l’économie.

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