Si les bandits qui sèment la terreur dans les quartiers populaires mériteraient une réponse proportionnelle, la seule institution habilitée à les traquer demeure dans une incapacité criante et dans une incertitude absolue.
L’institution policière haïtienne, avec l’arrivée de Léon Charles à sa tête a connu de toute son histoire, sa plus grande fessée avec des défaites successives en face des bandits de Martissant et de bas-Delmas. Le 12 mars 2021, pas moins de six (6) policiers ont été tués à Village de Dieu lors d’une opération mal planifiée. Les corps de certains agents de la PNH ont été humiliés par la bande à Izo, leur chars blindé et un fusil M50 ont été saisis par ces hommes lourdement armés. Avec la plus grande stupéfaction et le plus grand mépris, aucun des corps de ces policiers n’a été récupéré.
Se prétendant si chef, les bandits se livrent à des actes de kidnapping et réclament des millions en dollars américains à leur victime. Presqu’un an après son début, cette situation reste une casse tête pour les autorités haïtiennes qui cherchent à éradiquer le phénomène. Elles faisaient appel à des experts de la Police Nationale Colombienne, mais sans résultats. Les ravisseurs opèrent en tout quiétude à Port-au-Prince, Delmas et Croix-des-Bouquets et au niveau d’autres départements du pays. La population haïtienne est livrée à elle-même sous le regard bienveillant du Bon Dieu et l’inaction complice des autorités étatiques.
Le 3 mars 2021, plus 400 détenus se sont évadés de la prison civile de la Croix-des-Bouquets lors d’une mutinerie orchestrée par l’ancien caïd de Village de Dieu, Arnel Joseph, tué ensuite par les forces de l’ordre. En 2005, au moins 200 prisonniers s’étaient évadés du plus grand centre carcéral du Pays, le Pénitencier National, Léon Charles était directeur Général de la PNH.
Sous la pression des gangs du G9 en famille et alliés, des policiers sont contraints de quitter les commissariats et les sous-commissariats auxquels ils avaient été affectés. Jusqu’à aujourd’hui, aucune mesure n’a été prise par Léon Charles pour récupérer ces lieux stratégiques et permettre à la population de vaquer librement à leur activité.
Sur l’administration de Léon Charles, les haïtiens ont tout vu sauf la lumière au bout du tunnel. Son incompétence s’exprimait même dans ses moindres mouvements. Alors qu’il a promis que le pays sera sous contrôle, le Président de la République, Jovenel Moïse a été tué à Pèlerin en sa résidence privée, le 7 juillet dernier, sous les yeux des agents de l’USGPN et de l’USP qui protégaient la maison et Apredye.
Si aux Etats Unis et dans d’autres pays, ils auraient des démissions en cascade, à Haïti c’est l’inverse de la normalité et de la moralité ; Léon Charles tout comme ses petits copains du gouvernement font la leçon à la population et promettent d’apporter des résultats. Comment dans un dossier de si grande importance peut-il donner des résultats alors dans les petits détails il est si innefficace?
Cette dégradation de la situation socio-politique et économique du pays complique de jour en jour la tâche de la Police Nationale qui peine déjà à la normale à trouver des moyens pour combattre le banditisme.
Si le culte de l’ignorance et de l’incompétence reste un dogme pour les autorités, l’insécurité demeurera leur plus grande préoccupation durant les années futures et le pays plongera.
Jean Marie Ludy Barbson